Poussières
de juillet
Le
sang
Reprend racine
Oui
Nous avions tout oublié
Mais notre terre
En enfance tombée
Sa vieille ardeur se
rallume
Et
même fusillés
Les hommes s'arrachent la
terre
Et même fusillés
Ils tirent la terre à
eux
Comme une couverture
Et bientôt les vivants
n'auront plus où dormir
Et
sous la couverture
Aux grands trous étoilés
Il y a tant de morts
Tenant les arbres par la
racine
Le coeur entre les dents
Il
y a tant de morts
Crachant la terre par la
poitrine
Pour si peu de poussière
Qui nous monte à la
gorge
Avec ce vent de feu
N'enterrez pas l'ancêtre
Tant de fois abattu
Laissez-le renouer la trame de son
massacre
Pareille au javelot tremblant
Qui le transperce
Nous ramenons à notre
gorge
La longue escorte des assassins.
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