1821-1867


Que
retenir de la vie de Baudelaire ? L'enfance volée par
le départ, dicté par la fatalité, d'un père
aimant, d'un ami de l'art lui-même artiste ? La frustration
de se retrouver sous la tutelle d'un commandant de l'armée
française qui s'improvise père, et qui désire
régenter la vie de son beau-fils comme se dirige une colonne
de division ? Ou peut-être un voyage qui jamais n'aboutira,
et qui pourtant sera si fécond pour son oeuvre ? Ou
alors est-ce le désarroi face à, d'un côté,
une mère qu'il aimait tant et qui malgré ses demandes
réitérées lui impose un conseil judiciaire,
de l'autre une attrayante vie de dandy ? Ou est-ce encore une
œuvre mal comprise, jugée, "entribunalée",
critiquée... Le choix est bien plus long et plus révélateur
que cela. Plus que personne, Baudelaire a eu une vie féconde
pour son œuvre, pour son éternelle oscillation entre
l'Ideal et le Spleen. Baudelaire qui à l'aube de sa vieillesse
succomba couvert de dettes, le corps terrassé par la maladie
de l'amour, criblé par l'habitude abusée et désabusée
de la drogue. Baudelaire est mort en 1867 ; génie mal
compris, trop en avance sur son temps, trop idéaliste pour
totalement se laisser succomber .La question est posée. Les
semblants de réponses que nous pouvons formuler à
cet égard ne seront que trop stériles si ne nous les
appuyons pas par des faits, des extraits de textes, des témoignages
d'époques, etc. C'est pourquoi cette rubrique sera essentiellement
un rapport de faits illustrés et rattachés à
l'oeuvre et aux personnages qui ont peuplé
l'univers baudelairien. |